• 1 février

    Je reprends l'école demain. Adieu les grâce mat' et les petits déjeuners au lit ! Bonjour les heures passées assise à la même place à essayer de ne pas m'endormir en écoutant des profs nous raconter je ne sais trop quoi.... Lucas m'a envoyé un message pour me dire qu'il serait absent 2 jours pour des raisons familiales. Tant mieux, je n'ai aucune envie de le voir. En cherchant sur internet, je suis tombée sur des images de femmes cougars avec des garçons de mon âge. Et sur l'une d'entre elles, il y avait Lucas. Surprise totale ! Lucas, en train d'embrasser une femme de 35 ans. Tout souriant, et en prime, c'est la femme qui a l'air gênée. Ca me dégoûte !! Dès que je peux, je romps avec ce type ! Comment ose-t-il sortir avec moi ?! Le salopard !! Mieux vaut ne pas mettre Mary ou Mike au courant. Je leur expliquerai tout plus tard. Mince, mon mal de crâne me reprend. Je vais dormir un peu, histoire de me remettre de toutes ces émotions.

    2 février

    Lucas absent, Jin-San introuvable, les jumelles roucoulent, Mike de nouveau couvert de blessures, Lyla refait la gueule... Je suis vernie, dites-moi ! J'ai tenté de contacter monsieur le gigolo de service pendant la pause de ce midi, mais je n'ai pas arrêté de tomber sur la messagerie. Ce salaud !! Si je l'avais devant moi, je lui casserai sa grande gueule !!

    4 février

    Plus que 10 jours avant la saint-Valentin ! Soit plus que 10 jours pour rompre avec monsieur gigolo ! Raaaah, faut vite que je le frappe un grand coup, sinon j'arriverai jamais à me calmer !!!

    5 février

    Jin-San était absent parce qu'il devait garder ses neveux pendant l'absence de leurs parents. Il était vraiment gêné d'être devant moi. Ca va te paraître fou, mais moi aussi j'étais un peu gênée, et pas à cause de ce qui c'était passé. Depuis ce matin, j'ai des coups de chaud pas possibles, si bien qu'on dirait tout le temps que je suis gênée. Mon nez a resaigné un peu, mais je suis absolument certaine que ce n'est rien. Quoi qu'il en soit, j'ai la net impression que ces 9 prochains jours ne vont pas être de tout repos.

    7 février

    J'ai retrouvé monsieur gigolo. Quand je l'ai vu, installé tranquillement dans le CDI, en train (de tenter) de draguer Mary, mon sang n'a fait qu'un tour. Je me suis approchée de lui et lui ai fichue une grande claque. Il semblait totalement surpris de me voir, et Mary m'a attrapée par la main pour m'emmener dehors. Nous avons arrêté de courir après l'angle du couloir et avons repris notre souffle. "Je peux savoir ce que tu fichais avec lui ?" dis-je d'un ton cinglant. "Pardonne-moi, mais il n'y a rien entre lui et moi. Il a commencé à me draguer dès ton premier jour d'absence, et j'ai préféré ne rien te dire pour ne pas t'inquiéter..." "Je m'en fiche ! Je sais très bien qu'il ne t'intéresse pas, mais pourquoi tu ne t'ai pas défendue ? Tu aurais dû le rembarrer avec une remarque bien de ton style, ou quelque chose dans le genre !" "Tu m'as l'air bien énervé contre lui, dis-moi !" Je me rends alors comte que je me suis mise en colère pour rien. C'est une chose qui ne me ressemble pas. Ouch, encore ce fichu mal de tête... "Euh, Mimi..." "Quoi...?" "Ton nez, il saigne affreusement..." Je porte ma main à mon nez puis la place devant mes yeux. Je ne distingue qu'une vague forme rouge. Mon mal de tête m'empêche de réfléchir. "Mimi, qu'est-ce qui t'arrive ?!" "Amène-moi à l'infirmerie..." C'est la dernière chose que je prononce avant de m'écrouler.

    Je me réveille, à l'infirmerie, l'infirmière penchée sur moi. "Surmenage, je ne vois que ça." Je suis sûre qu'elle a tort : je ne fais quasiment rien de mes journées, mon boulot de serveuse ne m'épuise pas, donc le surmenage est tout sauf ce dont je souffre. "Mais son état m'inquiète. Tu as bien dit qu'elle a été absente pour un incident similaire ?" "Oui, madame." "Je préfère l'emmenée à l'hôpital plutôt que de risquer une erreur de diagnostic. J'appelle un ambulance. Toi, petite, tu vas chercher ses affaires et demander à la secrétaire d'informer ses parents." "Tout de suite." Mary sort de la salle et l'infirmière attrape son téléphone. Mon mal de tête est plus qu'insuportable, et je commence à avoir des vertiges. Je m'évanouis de nouveau.

    9 février

    Je me suis réveillée à l'hôpital tard dans la nuit, mais me suis rendormie aussitôt. Mikaël est venu me voir et m'a dit que les médecins cherchaient toujours ce que j'avais. J'allais bien mieux qu'hier, mais la tête me tournait encore. Toute la petite bande s'inquiète pour moi, même monsieur gigolo. On m'a conseillé de beaucoup me reposer, je n'ai donc droit qu'à très peu de visite. C'est bien dommage car c'est justement de compagnie dont j'ai le plus besoin maintenant, plus que des médicaments...

    Bonne nouvelle, je n'ai rien de grave. J'ai presque rien suivit de ce que les médecins m'ont dit, mais dans les grandes lignes, je dois rester ici jusqu'à mon rétablissement total, qui prendra environ une à deux semaines. Chouette...

    12 février

    Lucas m'a rendu visite et m'a demandé pourquoi je l'avais giflé. "Parce que j'ai décidé de rompre." "Mais enfin, c'est n'importe quoi ! Je ne tentais pas de draguer Mary ! Elle ment !" "Tu cherches à te justifier et tu traites ma meilleure amie de menteuse... La preuve de ta culpabilité." "Pourquoi est-ce que tu as pris une telle décision ?" "Demande le aux femmes que tu te tapes et fous moi la paix. Maintenant sort avant que je ne te frappe." Il me jette un regard noir et se penche sur moi. Je tourne la tête de côté, mais il l'attrape entre ses mains pour m'obliger à le regarder. "Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu me traites comme ça ?" Je ne réponds pas, faisant mine de l'ignorer. "C'est ce sale type n'est-ce pas ?! Ce Jin-San ou je ne sais trop quoi qui t'as fourrée ces idées dans la tête !!" "Jin-San vaut beaucoup mieux que toi !! Lui au moins, il ne tente pas de séduire ma meilleure amie et il ne se fait pas des vieilles pendant que je suis malade !!" Je suis sur le point d'ajouter autre chose quand il m'embrasse, me coupant la parole. Je tente de me libérer de son emprise, mais je n'ai plus aucune force depuis quelques jours. Mon nez se remet à saigner, mais ça ne semble pas déranger l'autre pervers. Je lui mords violemment la langue, mais il n'arrête pas son manège pour autant. Mon souffle a du mal à passer, mon coeur bat la chamade, me fait mal... Je ne respire presque plus, n'ai plus aucune réaction... Quand enfin Lucas me lâche, il voit que je vais mal et appelle les infirmières.

    Trop d'émotions d'un coup. C'est ce qui a provoqué mon malaise. Lucas est resté à mon chevet alors que je lui demandais de s'en aller. "Explique-toi et je m'en irai." "Hors de question ! Va-t-en immédiatement !" Je m'apprête à lui jeté mon réveil à la figure, mais il m'arrête. "Ils ont dit que tu devais utiliser tes forces le moins possible. Explique-moi en quoi je vaux moins que ton Jin-San." Je n'ai pas trop le choix. Autant lui dire de façon claire et nette que je refuse de sortir avec un gigolo. "J'ai trouvée des images sur internet qui ont totalement changée la façon dont je te voyais. Les gigolos comme toi me dégoutent." "Et si je te dis que ça n'est arrivé qu'une fois ?" Je le regarde avec des yeux durs qui signifient que je ne reviendrai pas sur ma décision quoi qu'il dise ou fasse. "C'est lui qui t'as dit que j'étais un gigolo ?" "Qu'est-ce que ça change ?" "Il t'a mentit ! Ca ne s'est produit qu'une fois, j'étais complètement saoul, je ne savais plus ce que je faisais... Et c'était bien avant qu'on ne sorte ensemble." "Et alors ?! C'était la fois de trop ! Maintenant va-t-en avant que je ne m'énerve !" Il fini par céder et s'en va sans demander son reste. Je suis encore un peu sonnée par ce que je viens de faire, mais dans le fond, je suis heureuse de mettre enfin débarassée de lui. Une infirmière vient me voir pour me demander si tout va bien. Je réponds à l'afirmatif et lui dit que je préviendrai si quelque chose n'allait pas. Elle est sur le point de sortir quand une idée saugrenue me traverse l'esprit. "Euh, excusez-moi..." "Oui ?" "Est-ce que vous proposez des ateliers de cuisine ou quelque chose dans ce genre aux patients ?"

    14 février

    C'est la St-Valentin !! J'avais raison, l'hôpital propose des ateliers -dont un de cuisine- aux patients. Je me suis levée tôt ce matin pour préparer des chocolats. Ce sera giri-choco pour Mikaël et Mike , et pour Jin-San, chocolats normaux. Je me suis beaucoup appliquée, et le résultat me rends fière. J'avais mon appareil photo dans mon sac et est immortalisée mon oeuvre. Mikaël m'a promis d'amener les garçons ici, même si ça doit être par la peau du cou. Comme je l'aime, mon grand frère chéri !

    Le frangin et le bon copain ont adorés mon cadeau. Jin-San, lui, les a acceptés, mais il semblait très gêné. Mike a goûté ses chocolats, et apparemment, ça lui a plu : je l'ai rarement vu se délecter ainsi. Nous sommes restés ensemble pendant deux ou trois bonnes heures, tous les quatre. J'ai beaucoup aimé la réaction de Mike quand je lui ai dit que j'avais rompu avec Lucas, et surtout quand je lui ai donnée la raison. "J'aurais jamais cru ça de lui ! Putain, il joue sacrément bien la comédie, ce con !" m'a-t-il avoué. Avant de partir, Jin-San m'a fait un bisous sur le front. Il m'a promis qu'on irai faire un tour tous les deux dès que j'irai mieux. Je me sens vraiment heureuse. Je me demande ce que les garçons vont me donner pour le White Day...

    18 février

    Plus que 5 jours et je serai libre ! Grâce à Mary, j'ai rattrapé tous mes cours, je n'aurai donc aucun retard. J'ai sympatisé avec un garçon qui occupe une chambre voisine. Il s'appelle Frank et il est là à cause d'un accident stupide. Il était en moto quand il a percutée une voiture. Résultat : paraplégie surprise ! Il est quand même resté à l'hôpital à cause d'un léger traumatisme crânien qui pourrait avoir laissé des séquelles. Frank est vraiment sympa pour un mec de 22 ans. Nous passons beaucoup de temps ensemble : parties d'échec, jeu de dames, petits chevaux... On peut dire qu'il m'en a fait voir de toutes les couleurs. On a échangé nos numéros de portable pour rester en contact, mais il m'a avoué que sa petite amie risquait de jouer les jalouses. La seule chose qui me rend triste dans mon départ, c'est de savoir que je ne le verrai plus très souvent...

    23 février

    C'est le jour du grand départ. Frank m'a aidée à faire mes bagages. Je lui ai juré de venir le voir avant son départ. Ca l'a fait sourire. Je lui ai fait une grosse bise avant de m'en aller.

    Jin-San m'attendait, appuyé contre sa moto. Quand il m'a vue, il m'a fait un grand sourire. "Comment ça va ?" "Bien, merci Nouna. Et toi ?" "Comme ci comme ça..." On est restés un petit instant sans prononcé un mot, on était gênés... "Ton frère m'a dit de t'amené dans un endroit un peu spécial. Monte, je t'emmène." Il m'a donné mon casque, je suis montée à l'arrière et nous sommes partis. Au bout d'environ une demi heure, il s'est arrêté devant un grand restaurant. Nous sommes entrés et un serveur nous a accueilli. "Nous sommes avec le groupe de mademoiselle Mary McJohnas." "Oh, je vois. Veuillez me suivre, on vous attend." Nous nous exécutons et le suivons jusque dans une salle éloignée des autres. Un bruit assourdissant vient de derrière la porte. Le serveur ouvre sans prendre la peine de toquer. Toute la bande, plus mon frère et quelques personnes que je ne connais pas dansent comme des dingues sur du 2NE1. Le serveur nous laisse. Nous entrons. Personne ne fait attention à nous. Jin-San secoue la tête et va vers la sono. Il l'éteind d'un geste. Tout le monde se tourne vers lui. "Pardonnez-moi, seulement, l'invitée d'honneur est là." Cette fois, tout le monde se tourne vers moi. Les jumelles me sautent presque dessus et m'entraînent vers les toilettes. Elles me tendent un sac remplis de vêtements divers. "Choisis ce que tu veux..." commence May. "...et nous on coordonnera ta coiffure avec." achève June. "Mais attention..." "Tu dois ressembler au maximum à une des filles de 2NE1." Je regarde les vêtements de plus près. Ils semblent tout droit sortis du clip Ugly ! Je choisis ceux qui vont ensemble, les enfile et attend ensuite qu'elles me maquillent et me coiffent. Le résultat final est spectaculaire. Nous retournons toutes les trois dans la salle. C'est pendant qu'elles m'ont retouchées que j'ai appris que c'est Mary qui avait eu l'idée de cette soirée pour fêter mon rétablissement. Et apparemment, une grosse surprise m'attendait ! Quand nous entrons, 4 filles se tiennent au milieu de la salle. Leur uniforme m'est familié... C'est celui de mon ancien lycée !! Je fais tombé le sac dans lequel j'avais rangés mes vêtements, si bien que les filles se retournent. Sandra, Katrine, Lili et Margaut. Mes quatre anciennes meilleures amies. Je les regarde, complètement ébahie. Elles aussi me regardent, mais elles ne me reconnaissent pas. Les vêtements, sans doute. Elles se tournent vers Mikaël. Margaut secoue la tête, signe qu'elle est désapointée. "Mikaël, écoute... Tu nous a invitées pour qu'on puisse voir Mika, non ? Alors où est-ce qu'elle est ?!" "On veut s'excuser de notre comportement... On aurait pas dû la rejetée, même si on ne connaissait pas le fin mot de l'histoire." fait Lili, toute rouge. Je n'arrive pas à y croire !! Mes meilleures amies veulent de nouveau de moi ! Je ne me retient pas plus longtemps et m'approche d'elles. "Je suis là." Elles se tournent de nouveau vers moi et m'examinent du regard. Katrine s'approche de moi, me regardant droit dans les yeux. Elle ne parle pas souvent mais c'est un atout majeur quand on est froid comme elle : mieux vaut ne rien dire plutôt que d'être méchant. Elle m'examine, cherche une faille. Elle finit par sourire, un de ses sourires si rares et si sincères. "Pourquoi tu t'amuses toujours à nous faire peur ?" "Ca ne m'amuse pas..." Lili s'approche à son tour, elle aussi tout sourire. Elle se jette sur moi et me serre fort dans ses bras. Ses câlins m'ont toujours coupé le souffle et broyées les côtes et les entrailles. Sandra, qui n'a rien dit jusque là, se met à rire et dit entre deux éclats :"Non mais, c'est quoi ce look ! Je ne t'ai pas élevée comme ça, ma petite !" La petite Lili lève se grands yeux mauves sur moi. "Tu ressembles méga trop à Dara, dans cette tenue, et pourtant, vos visages sont radicalement différents..." Je lui frotte la tête en lui souriant aussi.

    Elles vont intégré le même lycée que moi. On pourra de nouveau se voir, se parler, échanger comme avant. Ca me rends si heureuse...

    Chapitre 7 (chocolats et trahisons)


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  • 1er mars

    Les filles et moi sommes aussi proches qu'avant, peut-être même plus. Mary m'a avoué qu'elle et Mikaël avait recontactées mes amies pour leur exposer le fin mot de l'histoire. Quand elles ont compris qu'elles avaient fait une grosse erreur en m'ignorant, elles ont toutes insister pour changer de lycée, pour pouvoir me revoir. Grâce à ça, je me sens beaucoup mieux qu'avant.

    5 mars

    J'ai la sensation qu'un sale coup se prépare. Mais vraiment un très sale coup, du genre que tu vois pas venir et qui fait vraiment mal. Je dois être devenue parano avec le temps. Qui pourrait bien m'en vouloir ?!

    15 mars

    Jin-San m'a donné rendez-vous !! Euh, en fait, je crois que c'est lui, parce que j'ai reçu une carte avec son écriture dessus :"Le 20 mars, à 18h, vient à l'adresse suivante." L'adresse est celle d'un vieux batîment abandonné, mais visiblement en bon état. Pourquoi il veut que je vienne le voir là-bas ?

    20 mars

    Je suis venue au lieu du rendez-vous à l'heure prévue, mais il n'y avait personne. J'ai attendu pendant 1 heure, puis quelqu'un est arrivé. Ou plutôt plusieurs personnes, certains sont du lycée, leur visage ne m'est pas inconnu, mais la plus grande partie sont des garçons que je ne connais pas. "Ah, ben ça alors..." fait un des mecs de l'école en s'approchant de moi. "J'aurai jamais cru qu'elle viendrait... Et pourtant, il nous l'a assuré, l'autre con !" Son haleine empeste l'alcool. Je porte ma main à mon nez et fait mine de ne pas l'avoir entendu. Un autre garçon s'approche. Lui aussi il sent l'alcool à plein nez. Il me souffle la fumée de sa cigarette dans la figure, me faisant tousser. "Il a pas mentit quand il a dit qu'elle était mignonne." fait-il. Il prend une autre bouffée. "D'habitude, je les préfère avec plus de poitrine et d'avantage provoquante, mais bon, ça suffira." Mais de quoi ils parlent ?! Ils commencent à m'énerver avec leur odeur d'alcool et de cigarette. Un garçon que je connais bien arrive, marchant d'un pas assuré. Lucas. Il vient à côté d'un des deux types près de moi et lui tapote l'épaule. "Je suis donc un menteur à vos yeux ? Franchement, ça me vexe !" "Qu'est-ce que tu fais ici, toi ?" J'ai presque dû me forcée à dire ça. "Tu veux connaître mon business ?" "Ca ne m'intéresse pas." "Je vais t'expliquer quand même. Tous les charmants lycéens que tu vois ici sont mes clients. Ils me paient, et moi je leur fournis des jolies filles comme toi. Ils s'amusent avec, puis je m'occupe d'effacer les traces et de forcer la fille à ne rien dire." "Tu es ignoble. J'ai bien fait de rompre avec toi." Lucas explose littéralement de rire. Les autres mecs m'observent comme si j'étais une bête curieuse. "Le meilleur dans tout ça, ma chère, c'est que s'ils obtiennent satisfaction, tu pourras intégré mon petit résau." "C'est quoi comme résau ?" "C'est mon père qui le gère. C'est un résau de prostitution de mineurs, garçons comme filles." Mon coeur cesse presque de battre. Ce type, comment est-ce que j'ai pu tomber amoureuse de ce type, de ce salopard ?!?! Je suis sur le point de m'en aller quand le type à le cigarette m'attrape par le bras. Il m'attire contre lui et m'embrasse à pleine bouche. Je me débat, mais il me serre plus fort. Une de ses mains commence à glisser sous mon pull. Lucas donne une tape à l'épaule au type. "Calme-toi, mec, laisses en un peu pour les autres !" Ils éclatent tous de rire, et moi je tente de m'échapper. Impossible : ce type à une force surhumaine, je n'arrive pas à me dégager. Le premier mec qui m'a abordée m'attrape et m'enleve mon pull. Je me retrouve entourée de regard interressé. Un autre type s'approche, m'embrasse et tente de dégraffer mon soutien-gorge. Je m'échappe de ses bras et commence à courir vers la sortie. Trop tard, quelqu'un m'attend à la réception. C'est l'un des types qui était chez Clarissa ! "Chuis désolé, mais si je te laisse sortir, on va me passer un savon." Il finit la besogne de l'autre et m'enlève la dernière chose qui cachait ma poitrine. Il lâche tout de suite mon sous-vêtement et me regarde d'un air effaré et effrayé. Ce n'est pas vraiment moi qu'il regarde, mais les cicatrices que j'ai. Je porte mes mains à ma poitrine et me recroqueville.

    Je reprends contact avec la réalité seulement une dizaine de minutes plus tard. Je suis complètment nue et un garçon est en train de m'embrasser en me ... J e secoue la tête pour qu'il me fiche la paix, mais lui continue. Mon bas-ventre me fait mal, j'ai l'impression d'avoir de la braise à la place. Je supporte tout sans rien dire, me contentant de rougir. Des larmes coulent sur mes joues. J'ai mal, vraiment très mal. Il n'y va pas de main morte, il me déchire les entrailles à chaque coup de rein. Soudain, le visage de Lucas apparaît au dessus de moi. Il sourit comme une vengeance. Ses yeux, qui me faisaient fondre à une époque qui me semble lointaine, me font à présent peur. Il se penche sur moi et me dit :"Tout ça ne te rappelle rien ? Du genre, les petites coucheries que tu faisais avec les mecs de ta classe ?" Les images de ce qui s'est passé l'année dernière me reviennent en mémoire et défilent devant mes yeux. Mon visage doit exprimer une peur très profonde, car le gigolo me carresse la joue. "Ne t'en fais pas, aucun d'entre nous ne dira quoi que ce soit. Mais en échange, tu devras faire tout ce que moi et Clarissa te diront. Marché conclu ?" Je secoue positivement la tête. Le mec s'en va. Lucas prend sa place. Alors qu'il commence tout juste à prendre son pied, il rapproche sa bouche de mon oreille et murmure :"Au fait, je ne t'ai jamais aimée. Je me suis interressé à toi uniquement parce que ma petite Kissa m'a dit que tu étais prostituée. Ca m'a étonné, au début, mais une fois que j'ai vu la vidéo, je me suis dit que ça valait le coup." De nouvelles larmes coulent de mes yeux. En m'embrassant les joues, il continue son récit. "Tu n'aurais pas dû te comporter comme ça, tu aurais dû rester à ta place... Kissa m'a dit que l'autre enfoiré était une menace, mais je n'y ai pas cru. Et là, qu'est-ce que j'apprends ?! Il t'a embrassée, tu ne t'es pas défendue, et ça après qu'il t'ai donné des informations sur moi ! Je n'en ai pas cru mes oreilles. À peine quelques jours plus tard, tu romps avec moi... Il ne m'en fallait pas plus pour déclarer la guerre." Il commence ses allées et venues, m'embrassant de temps à autre. Je suis trop abasourdie pour me défendre ou émettre le moindre son. "Ca ne m'aurait pas dérangé que tu le fasses avec les joujoux de Kissa, mais si ça avait été avec ce type... Je ne peux pas le blairer. Il t'a volée à moi. J'ai demandé à ma mère d'imiter son écriture. J'ai prétendu que c'était pour un ami qui n'osait pas écrire une lettre de rendez-vous à sa copine. J'ai du mal à croire que tu es marché !" Je le gifle, ne supportant plus qu'il m'insulte de la sorte. Comment ose-t-il dire du mal de Jin-San ?! Je suis sur le point de lui coller mon revers, mais il m'attrape la main et la serre avec suffisament de force pour me la briser net. "Encore un coup comme ça, et tout le lycée, ou plutôt toute la ville sera au courant de ton passé et de ce qui s'est produit aujourd'hui." Le ton sur lequel il dit ça me convainc de ne plus recommencer. Je ferme les yeux et essaie de ne plus penser à rien, cherchant de cette façon à échappé à ce que je suis en train de vivre.

    Je me réveille dans un endroit que je ne connais pas. Je sens que je suis recouverte de tissu, mais pas plus. Mon corps tout entier me fait souffrir. Il vaut mieux que je me rendorme, sinon je risque de m'évanouir.

    21 mars

    Je me réveil de nouveau, toujours au même endroit inconnu.Il y a de la lumière qui filtre de dessous les rideaux, juste assez pour que je vois autour de moi. Un appartement. Et drôlement chic. La décoration est sobre, sur des tons de blanc de noir et de gris différents. Je me trouve sur le canapé, au centre de la pièce. Je m'assoie, enroulant la couverture autour de moi. Je me lève et commence à fouiner un peu partout. Sur la commode, non loin, il y a une photo. Une femme en hanbock traditionnel se tient assise près d'un homme en costume-cravate, un petit garçon sur les genoux. Entre les deux adultes, il y un autre petit garçon dont la tête me dit quelque chose. Lui aussi est en costume, sa frange descend jusqu'au dessus de ses yeux noisette, ses cheveux noirs ont un drôle de reflet... Jin-San ? Je suis sur le point de me saisir de la photographie quand quelqu'un ouvre la porte d'entrée. Je me précipite sur le canapé, m'allonge et fait semblant de dormir. J'entends des pas qui se rapprochent. Quelqu'un me secoue. J'ouvre les yeux et me retrouve face à Jin-San. Il me sourit. "Tu as bien dormi ?" "Où est-ce que je suis ?" "Chez moi. Tu ferai mieux de prendre une douche, tu empestes." Je rougis un peu et, resserant la couverture sur moi, le suis jusqu'à la salle de bain. Là, il me donne des vêtements propre et une serviette. "Sers-toi de tout ce dont tu as besoin." me dit-il en fermant la porte. Je marmonne un petit merci et enlève la couverture de mes épaules. Cette salle de bain est presque plus grande que ma chambre... J'entre dans la douche et fais couler l'eau. Je me lave, me sèche et m'habille. Ces vêtements ont beau être fait pour les garçons, je trouve qu'ils me vont bien. Je prends une petite serviette pour mes cheveux et sors. Une délicieuse odeur chatouille mes narines. Je me précipite vers la cuisine. Jin-san est en train de cuisiner. Qu'il est craquant en tablier... Il se tourne vers moi, et me fait un grand sourire. "J'espère que tu as faim." "Je crève la dalle !" Je m'assoies à table et patiente. Il apporte très vite un plat de riz, un autre de légumes et un dernier avec du boeuf grillé. Je me jette dessus, fourchette en main. Il a un goût spécial, ce boeuf, ou bien c'est moi ? "Il est de quelle origine, ton boeuf ?" "C'est du boeuf coréen de première qualité. Ma mère m'en envoie un peu tous les mois. Ca ne te plaît pas ?" "Si si ! J'aime juste savoir d'où vient ce que je mange..." Je suis rouge, mon coeur bat à 200 à la seconde sous l'effet de la honte. Pourquoi je pose des questions pareilles, moi ?! Je recommence à manger, plus lentement cette fois. Je finis tous les plats à moi toute seule, ce qui l'impressionne. Sans rien dire, je vais dans le salon, et reprends mon enquête sur la photo. Jin-San vient pour me demander si je ne veux rien d'autre. Je me tourne vers lui, la photo dans la main. "C'est ta famille ?" dis-je en souriant. "Oui." "Ta mère est sacrément jolie..." Je m'assoie sur le canapé et regarde chaque personne avec soin. "Il est mignon, le petit." "Lequel ?" me demande-t-il en s'asseyant à côté de moi. "Lui." Je lui montre le garçon debout. "C'est moi, quand j'avais 10 ans." "Je comprends mieux pourquoi son air timide me disait quelque chose." Il m'ébouriffe en rigolant. "Tu peux me parler d'eux ?" "Si tu veux. Commençons par ma mère. Fille d'un grand millardaire coréen, elle épousa mon père suite à un mariage arrangé. Elle est la douceur incarnée, mais elle peut se montrer ferme et têtue parfois. Ensuite, mon père. Fils unique du directeur d'une société de renommée international, devenu sous-directeur de la société en question à seulement 24 ans. Il ne parle que sur un ton cassant et dur, sauf à ma mère, avec laquelle il se montre très doux. Et pour finir, mon petit frère, Sang-Chan. Au moment de la photo, il n'avait que 6 ans. C'est un surdoué antipathique. La seule personne en qui il a entière confiance, c'est ma mère." "À t'entendre, tu n'aimes aucun d'entre eux." Il ne répond pas. Il se lève, va remettre la photo sur la comode et s'en va dans la cuisine. Peu de temps après, j'entends de l'eau couler. Je me donne une grosse tape sur le front. Je suis devenue conne pendant la nuit ou quoi ?! Ce n'est pas parce qu'il ne l'a pas précisé qu'il n'aime pas sa famille. Je me lève à mon tour et le rejoins. Il nettoie rageusement le plat dans lequel se trouvait le riz. J'ai vraiment gaffé sur ce coup. Maintenant que j'y pense : comment je me suis retrouvée chez lui ? Je m'approche à pas de loup, ne faisant aucun bruit. Au moment ou il lève les bras pour rangé le plat dans le placard, je le prend dans les miens. Jin-San est tellement surpris qu'il ne bouge plus. "Désolée. Je n'aurai pas du dire ça..." "Ce n'est rien. Ton frère dois s'inquièté, je vais te ramener chez toi."

    Me voilà de retour à la maison. Jin-San m'a dit qu'il avait reçu un coup de file anonyme qui lui avit dit où je me trouvais. Il est venu aussi vite que possible et m'a trouvée en piteux état. Je l'ai remercié et suis rentrée. Mikaël était mort d'inquiètude, mais il ne m'a as engueulée. Tant mieux, je ne suis pas d'humeur à discuter.

    Chapitre 8 (amitié retrouvée et faux départ)


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