• Près du grillage

    Près du grillage

    (Image tirée de "Celle que je ne suis pas", tome 1, de Vanyda)

    Près du grillage

    Dans mon ancienne école, dans laquelle je suis allée pendant ma 6ème et ma 5ème, il y avait juste un grillage pour séparer la cour et le reste du monde. Avec 2 de mes amies de l'époque (j'étais plus un faire-valoir qu'autre chose...), on avait pris l'habitude de s'installer là avant d'aller manger et quand il n'y avait pas CDI le midi. Je me souviens bien : on critiquais les gens qui passaient. C'est aussi là que j'ai exprimé mes sentiments pour la première fois. Mes amies étaient en train de clasher une fille de 3ème qui venait de passer. Elles disaient des trucs du genre : "Ouais, elle est grosse, elle a aucun charme, t'as vu comment elle s'habille ? On dirait une pute..." Bref, elles clashaient tout ce qu'elles pouvaient. Et moi, j'aimais bien cette nana là : on papotais parfois au CDI. Elle me disait souvent qu'elle voulait faire un régime, qu'elle voulait maigrir, avoir de meilleures notes et arrêter de se maquiller. Mais elle avait pris l'habitude de grignoter, de bacler ses devoirs et de se maquiller avant d'aller en cours. Du coup, quand j'ai entendu les insultes que disaient les deux salopes, je me suis énervée. Je me suis levée brusquement et leur ai balancé mon coca à la figure. Voici ce qui c'est passé juste après :

    "Non mais, t'es malade ?!" m'a hurlé une des deux connes en se levant.

    "Arrêtez de dire du mal d'Ève !(c'est comme ça que je vais appeler la fille qui s'est faite clashée) Elle au moins, elle fait des efforts ! Elle ne se réunit pas avec ses amies pour dire du mal des plus faible ! Elle au moins, ce n'est pas une lâche !!"

    "Espèce de..."

    Et on s'est battues. Elles étaient deux contre moi, mais j'ai réussi à les vaincre. J'avais une lèvre éclatée, des griffures sur les bras et le visage, des bleus et un bel oeil au beurre noir. Mais elles étaient bien plus amochées que moi. Il me semble qu'une des deux avait le bras cassé, mais je serai pas dire laquelle. Les surveillants nous ont toutes amenées à l'infirmerie puis chez le proviseur. J'avais beau être gothique, j'avais quand même d'excellents résultats scolaires. Quand le proviseur nous a demandé ce qui c'était passé, les deux connasses ont dit que je clashait une nana, qu'elles avaient pas été d'accord et que je m'étais énervée. Le vieux avait pas l'air super convaincu. Quand il m'a demandé ma version des faits, je lui ai tout raconté en commençant par le fait que j'étais amie avec Ève. C'est moi qu'ils ont crue. J'ai été renvoyée pendant une semaine et les salopes, de façon définitive. C'était le 2ème trimestre.

    À la fin du 3ème trimestre, j'étais presque sur le point de déménager. Le premier jour de vacances, les salopes se sont ramenées chez moi et m'ont menacées. Elles avaient pas prévu que mes parents soient là à faire des cartons. Ils leur ont dit qu'elles avaient intérêt à plus me chercher d'ennui sinon ils préviendraient la police.

    Je n'ai plus jamais entendu parler d'elles. Ève et moi discutons de temps à autre au téléphone, histoire de prendre des nouvelles.

    Mais ce n'est pas mon histoire que je vais racontée. C'est plutôt celle-ci.

    Résumé : Choi Kee-Young : adolescente âgée de 13 ans, ses cheveux noirs, longs et lisses, ses yeux en amende bleu et marron, sa peau claire, sa petite taille et son sourire. Elle déménage sans arrêt à cause du métier de ses parents. Cette année, ils font une escale de deux ans en France, à Paris. Et cette fois, la jeune fille compte bien se faire des amis qu'elle gardera longtemps. Peut-être pourrait elle aussi trouver l'amour, par la même occasion...

  • Premier chapitre

    (Image tirée de "Celle que je ne suis pas", tome 1, de Vanyda)

    Partie 1 : La rentrée des claques

    C'est le jour de la rentrée au collège E. Kee-Young n'arrive pas à se faire à l'idée qu'elle va encore se retrouvée face à des inconnus qui vont sans doute la dévisager. Elle entre dans la cour, où de nombreux groupes s'étaient déjà reformés. Puis la diresctrice arrive. C'est une petite femme blonde, avec des lunettes et une tenue très stricte. On lui donne facilement 60 ans, bien qu'elle n'en est que 50. Elle commença par rappeler les grandes lignes du règlement intérieur. Pas de chewing-gum, pas de portable allumé, pas de pantalon déchiré ou porté trop bas, pas de jupe trop courte, pas de décolleté provocant, pas de chaussures à trop hauts talons... La routine. Ensuite, elle commence à appeler les élèves pour les assignés à des classes. Félix Angou...Manon Boulard... Puis elle semble avoir du mal à prononcer un nom.

    "Choix Ki-iung..."

    "C'est Choi Kee-Young." fait la jeune fille en sortant du rang.

    La directrice lui fait signe de rejoindre son rang. La tête basse, elle obéit. Peu après, toute la 4ème1 est dans la salle du professeur principal. Distribution des papiers à faire remplir par les parents, enregistrement du code de passage à la cantine pour les demi-pensionnaires, distribution du carnet de liaison...et des premières heures de colles. Après 1 bonne heure de ce traitement, une sonnerie ce fait entendre.

    "Vous pouvez sortir en récréation. Remontez à la première sonnerie." dit simplement le professeur en griffonant quelque chose sur une feuille.

    Tous les élèves sortent, mais Kee-Young traîne. La première récré est toujours la plus difficile, puisque les autres vont la regarder bizarrement et parler d'elle dans son dos plus d'un qaurt d'heure durant. L'adolescente traverse la cour et remarque un grillage. De l'autre côté se trouve la cour des lycéens, qui eux ne sont pas là. N'ayant pas d'autre endroit où s'asseoir, la jeune fille s'appuie contre la grille qui grince un peu sous son poids, bien qu'elle soit légère. Trois filles s'approchent en rigolant et l'interpèlent.

    "Hé, toi, là !", fait une première en s'avançant.

    Notre amie ne comprends pas tout de suite que c'est à elle qu'on parle.

    "T'es chinoise, non ? Tu peux me dire ce que ça veut dire "sayonara" ?"

    Kee-Young essaie de se retenir de rire mais lâche un gloussement.

    "Qu'est-ce qui te fait rire ?", s'énerve une deuxième fille.

    "Premièrement, je ne suis pas chinoise, mais coréenne. Ensuite, "sayonara", c'est du japonais, et ça veut dire "au revoir"."

    La troisième fille vient tout près d'elle et commence à la menacer de son poing pour lui faire comprendre qu'il n'y a rien de drôle dans ce qu'a dit son amie. Avant qu'elle n'ai le temps d'en coller une à la petite, une voix masculine l'interromps.

    "On peut savoir ce que tu t'apprêtes à faire ?"

    Kee-Young se tourne vers la voix. Se trouve non loin d'elle un garçon aux cheveux chatains qui a l'air énervé. Il s'approche, l'air menaçant.

    Il est vraiment canon..., pense-t-elle.

    Et il a apparemment de l'influence sur les trois nanas. En effet, elles ne bougent plus et ne rigolent plus depuis qu'il a débarqué. Elles sont parties avant qu'il ne soit arrivé à leur niveau. Une fois devant notre amie, il fait un grand sourire.

    "Je suis arrivé à temps, on dirait.", fait il en s'appuyant sur le grillage à côté d'elle.

    "Oui..."

    "어떻게라는거야?" ("Comment tu t'appelle ?")

    "Choi Kee-Young..."

    "Martin Layeul. Enchanté."

    Il dit ça en lui tendant une main. Seulement, Kee-Young à un peu peur des garçons. Et puis, jamais on ne lui a tendu la main en disant "enchanté".


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